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Message par Invité Jeu 5 Déc - 21:24

101 dictées :(1ère  partie):


Sélectionnées par Jean-Luc Madoré
 
 
 
1 - Dans la jungle - Je continue ma marche, une marche toujours pénible. J'enfonce dans la boue, je trébuche sur des branches. J'ai mal au dos et aux reins. Je commence à douter d'avoir pris la bonne direction. Soudain, je crois distinguer une forme rouge à travers les feuilles : des Indiens ! Pourvu qu'ils ne me prennent pas pour un quelconque gibier. Je lance un appel et m'approche d'eux. Trois hommes et une femme sont en train de manger. Ils me rassurent : je ne me suis pas perdu, mais ils m'engagent à revenir avec eux, car ils affirment que je n'ai aucune chance d'atteindre les sources du Tamouri. Bien entendu, je refuse et nous nous séparons.
                                                                                                                  Richard Chapelle
 
2 - Incendie dans les Landes - Le feu progressait sur un large front, et un épais nuage noir visible à plus de cent kilomètres à la ronde couvrait la forêt. À Bordeaux, c'était la nuit en plein après-midi, tandis que parvenait jusqu'à Cognac l'odeur des résines en flammes. De tout le sud-ouest, les sauveteurs affluaient.
 
3 - La petite fille et les oiseaux - Tous les oiseaux aimaient la petite fille parce qu'elle était bonne pour eux. Ainsi un soir, elle put voir la belette qui rampait dans le sillon, vers le nid de l'alouette. Elle se mit aussitôt à crier, à taper dans ses mains, pour mettre en fuite la bête au poil jaune. Elle la chassa, la poursuivit au loin et les petites alouettes du nid furent sauvées. Un autre jour, elle sauva le rossignol que la grande couleuvre allait dévorer.
                                                                                                                  Maurice Genevoix
 
4 - Le vieux noyer et les oiseaux - Dans mon jardin, il y a un vieux noyer presque mort qui fait peur aux petits oiseaux. Seul, un oiseau noir habite ses dernières feuilles. Mais le reste du jardin est plein de jeunes arbres fleuris où nichent des oiseaux gais, vifs et de toutes les couleurs. Et il semble que ces jeunes arbres se moquent du vieux noyer.
 
5 - La biche - La semaine passée, nous avons marché longtemps, sous un soleil matinal, dans le bois. Au détour d'une allée déserte, nous nous arrêtâmes, nez à museau, devant une biche toute jeune qui s'arrête au lieu de s'enfuir. Elle haletait d'émotion et ses jambes fines tremblaient ; mais ses longs yeux exprimaient plus d'embarras que de peur. J'aurais voulu toucher ses oreilles pelucheuses et son doux museau de velours cotonneux. Quand j'étendis la main, elle tourna le front d'un mouvement sauvage et disparut.
                                                                                                                  Colette
 
6 - Pauvre minet - Un de nos petits chats s'est endormi sur le foin de la grange. Il ne s'est pas réveillé au retour des hommes. Et ils ont déchargé la charrette sur lui sans faire attention. On l'entend miauler de détresse, la voix étouffée par trois mètres de foin.
 
7 - La chasse du renard - Depuis deux mois, les petits renards sont nés. Alors, commence pour le père une vie dure et dangereuse. Au petit jour, il quitte sa retraite et passe la rivière pour venir rôder près d'une maison isolée, au milieu d'une sapinière. Caché dans les fougères, il attend patiemment le passage des volailles imprudentes.
 
8 - Deux skieurs - Élisabeth vit partir Jacques, les jambes raides, le dos rond, les coudes au corps, dans une attitude crispée. Il tomba dans un virage, se releva et continua sa descente plus lentement. Élisabeth était meilleure skieuse que lui. Elle s'engagea résolument dans le chemin poli et durci par des centaines de passages.
9 - Bataille de boules de neige - On se guette à l'angle des maisons, sous le porche des granges, derrière la murette des cours. De chaque côté, les renforts arrivent, l'escarmouche devient combat. C'est là qu'on voit les braves et les malins. Les petits, accroupis, font des boules, les projectiles se croisent. De temps en temps, un coup heureux tape sec sur un oeil, une oreille; ailleurs, cela ne compte pas. On s'enhardit, on se découvre, bientôt ce sera la charge, on se fusillera à bout portant, on pillera les arsenaux, on se fera manger de la neige à poignées.
                                                                                                                  J. Cressot
 
10 - L'enfant malade - Roger demeurait immobile durant des heures, les yeux levés vers le plafond triste de sa chambre, l'oreille attentive aux bruits mystérieux qui montaient parfois du rez-de-chaussée comme du fond d'un puits. Il ne savait plus quelle heure il était... Il lui semblait qu'une bête énorme pesait sur sa poitrine pour l'empêcher de respirer. Il suppliait vainement sa mère d'ouvrir la fenêtre et de lui donner un peu d'air.


Dernière édition par sellami kamel le Jeu 5 Déc - 21:29, édité 1 fois

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Message par Invité Jeu 5 Déc - 21:25

(2ème  partie):
 
11 - Drame en montagne - Toute la nuit, la tempête balaya la vallée avec la même violence. Les petits ruisseaux devenaient des torrents furieux qui se précipitaient dans la rivière écumante. Les scieurs de la vallée coururent à leurs scieries pour empêcher leur stock de bois d'être emporté. Les gardes, postés auprès des ponts, devaient assister, impuissants, à la ruée du flot.
 
12 - Impatience - Le jour du spectacle, Jean-Christophe allait regarder cinquante fois l'horloge, il croyait que le soir n'arriverait jamais; enfin n'y tenant plus, il partait dans la peur de ne pas trouver de place, et comme il était le premier dans la salle déserte, il commençait à s'inquiéter. ... Le chef d'orchestre était à son poste. Tout semblait enfin prêt. On ne commençait pas ! Que se passait-il donc ? Jean-Christophe bouillait d'impatience.
                                                                                                                  Romain Rolland
 
13 - La rivière - Ton nom aimable et léger, je ne le connaissais pas, mais toi, je te connaissais si bien ! Tu viens d'une source vive, sous la roche, là-haut ; tu te hâtes de descendre et puis tu entres dans nos prés. Alors, tu es nôtre pendant près d'une lieue ; à tous les détours de ta fuite, je t'ai accompagnée. Je sais maintenant pourquoi tu coules d'abord dans une large prairie, pourquoi tu t'étrangles ensuite dans l'étroit vallon que dominent nos maisons.
 
14 - Avant le repas - La table était mise dans une grande salle du rez-de-chaussée servant à la fois de salle à manger et de cuisine : une grande table comme pour une noce. Des invités venus des villages voisins, des paysans riches, des fermiers vêtus de blouses bleues ornées de broderies blanches aux poignets et aux épaules secouaient la tête d'un air de satisfaction devant les préparatifs du repas. La nappe de linge blanc attirait les regards.
 
15 - Un coiffeur novice - Paul fut donc installé sur une chaise surmontée d'une petite caisse. On lui mit la serviette au cou. J'avais été chargé d'aller voler à la cuisine une casserole d'une taille convenable et, pour plus de sûreté, j'en avais pris deux. Je lui mis la plus juste comme un chapeau et j'en tins le manche : pendant ce temps, avec une paire de ciseaux, mon père trancha les boucles au ras du bord ; ce fut fait avec une rapidité magique, mais le résultat ne fut pas satisfaisant, car, la casserole ôtée, la chevelure du patient apparut curieusement crénelée.                                                                                                                                                                           Marcel Pagnol
 
16 - Avant l'orage - Des nuages violets passaient sur nos têtes, et la lumière bleuâtre baissait de minute en minute, comme celle d'une lampe qui meurt. Je n'avais pas peur, mais je sentais une inquiétude étrange, une angoisse profonde, animale. Les parfums de la colline étaient devenus des odeurs et montaient du sol, presque visibles. Plusieurs lapins passèrent, aussi pressés que devant les chiens, puis des perdrix surgirent sans bruit du vallon, et se posèrent à trente pas sur notre gauche...                                                   Marcel Pagnol
17 - Le loup - Vers le milieu de l'hiver, les froids furent excessifs et les loups devinrent féroces. Ils attaquaient même les paysans attardés, rôdaient la nuit autour des maisons, hurlaient du coucher du soleil à son lever et dépeuplaient les étables. Et bientôt une rumeur circula. On parlait d'un loup colossal, au pelage gris, presque blanc, qui avait mangé deux enfants, dévoré le bras d'une femme, étranglé tous les chiens de garde du pays, et qui pénétrait sans peur dans les enclos pour venir flairer sous la porte. Une panique courut par toute la province. Personne n'osait sortir dès que tombait le soir. Les ténèbres semblaient hantées par l'image de cette bête.
 
18 - Le repas d'un paysan - La barrière de bois s'ouvrit ; un homme entra, âgé de quarante ans peut-être, mais qui semblait vieux de soixante, marchant à grands pas alourdis par le poids de ses lourds sabots, pleins de paille. L'homme entra dans la cuisine, ouvrit le buffet, prit un pain de six livres, en coupa soigneusement une tranche, recueillit dans le creux de sa main les miettes tombées sur la tablette et se les jeta dans la bouche pour ne rien perdre. Puis il se mit à manger son pain lentement.                                              Guy de Maupassant
 
19 - La leçon d'histoire - Les classes d'histoire avaient toujours lieu l'après-midi. On entendait parfois des soupirs de satisfaction et les bras se croisaient tout seuls sur les tables. Le maître descendait de son estrade et venait s'asseoir parmi nous. Le maître ne lisait pas : il parlait, il racontait. Il lui arrivait de se lever, de tirer d'un coffre une carte qu'il suspendait au mur pour nous montrer les endroits où s'étaient passées les grandes choses qu'il nous enseignait. Nous étions suspendus à ses lèvres.
                                                                                                                  Louis Guilloux
 
20 - La petite école de campagne - Une seule maîtresse, jeune fille de vingt ans environ, s'occupait des enfants de tous âges. La discipline était souple. Après le déjeuner, si le temps le permettait, l'institutrice descendait avec les enfants jusqu'à la rivière. Parfois, un inspecteur montait jusqu'à la petite école et interrogeait les enfants. On voyait de loin venir sa voiture et, si l'on s'était attardé, on rentrait vite et chacun se trouvait à sa place quand l'inspecteur entrait. L'inspection se passait bien ; la maîtresse était souriante ensuite, ce qui prouvait qu'elle avait reçu des compliments.
                                                                                                                  André Maurois
 

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Message par Invité Jeu 5 Déc - 21:27

(3ème  partie):
 
21 - Victoire - Plus que dix mètres... Mes jambes commencent à s'alourdir, mais qu'importe ! Je suis en tête et le fil blanc est là, à quelques foulées. Je sens mon coeur battre et retentir dans ma poitrine sous le coup de l'émotion devant la victoire si proche. J'ai besoin de respirer. J'ouvre la bouche toute grande, car ce que j'aspire, ce n'est pas seulement l'air qui emplit mes poumons, c'est le stade entier qui s'engouffre en moi... Gagné ! J'ai gagné !
                                                                                                                  R. Boisset
 
22 - Jardinage - Pécuchet passait des heures délicieuses à éplucher les graines, à écrire des étiquettes, à mettre en ordre ses petits pois. Pour se reposer, il s'asseyait sur une caisse, et alors projetait des embellissements. Il avait créé, au bas du perron, deux corbeilles de géraniums ; il voulut planter des tournesols ; et, comme toutes les plates-bandes étaient couvertes de boutons d'or, et toutes les allées de sable neuf, le jardin éblouissait par une abondance de couleur jaune.
                                                                                                                  Gustave Flaubert
 
23 - À travers champs - Après le déjeuner, Catherine s'en est allée dans les prés avec Jean, son petit frère. Quand ils sont partis, le jour semblait jeune et frais comme eux. Le ciel n'était pas tout à fait bleu, il était plutôt gris, mais d'un gris plus doux que tous les bleus du monde. Justement, les yeux de Catherine sont de ce gris-là et semblent faits d'un peu de ciel matinal.                                                                                                         Anatole France
 
 
24 - Peur d'enfant - J'avais une douzaine d'années ; j'étais allé, à une lieue de la ville, prendre des nouvelles de mon oncle qui était malade. Je revenais par la forêt. A la tombée de la nuit, la route était déserte. Tout à coup, j'entends derrière moi des pas précipités, une sorte de galop que je ne connaissais pas. La peur me prit ; je me figurais une bête monstrueuse à ma poursuite. Je me mis à courir à toutes jambes. Plus je courais, plus le galop semblait se rapprocher, plus les formes de la bête, que je ne voyais pas pourtant, me paraissaient grandir et devenaient effrayantes.
                                                                                                                  Louis Liard
 
25 - La chute des feuilles - Les feuilles couleur d'or se détachent mollement des grands arbres et se laissent aller, sans révolte, dans l'herbe qui est leur tombeau. Elles s'agitent un instant dans le vide comme pour chercher leur chemin ; un souffle les tient immobiles dans le soleil un court moment, puis les agite, les froisse, les tourne, brunes d'un côté, brillantes de l'autre, pareilles à des champignons qu'une flamme a brûlés.                                                                                                                                                                  M. Davet
 
26 - L'écureuil - Je n'oublierai jamais le petit écureuil que je vis un matin descendre d'un hêtre pour aller dans les noisetiers faire sa provision d'hiver... Il venait par bonds légers et peureux, la queue en trompette. On entendait le bruit sec de la cueillette, et c'était une fuite brusque vers l'arbre qui est sa forteresse. Arrache-t-il les noix avec ses dents ou avec ses pattes, je n'en sais rien ; peut-être avec ses pattes, car les rongeurs mangent à peu près comme nous...
                                                                                                                  Rémy de Gourmont
 
27 - La chatte - Elle ne sortait que la nuit par peur des chiens et des hommes, et elle fouillait les poubelles. Quand il pleuvait, elle se glissait derrière la grille d'une cave, mais la pluie gagnait tout de suite son refuge et elle serrait sous elle ses maigres pattes de chatte errante, fines et dures comme celles d'un lièvre. Elle restait là de longues heures. Elle connaissait ma figure, mais elle ne mendiait pas et je ne pouvais lire dans son regard que l'ennui d'avoir faim, d'avoir froid et d'être mouillée.                                                                            Colette
 
28 - Une fleur unique ? - Sa fleur lui avait raconté qu'elle était seule de son espèce dans l'univers. Et voici qu'il en était cinq mille, toutes semblables, dans un seul jardin ! " Elle serait bien vexée, se dit-il, si elle voyait ça... elle tousserait énormément et ferait semblant de mourir pour échapper au ridicule. Et je serais bien obligé de faire semblant de la soigner, car, sinon, pour m'humilier moi aussi, elle se laisserait vraiment mourir..."
                                                                                                      Antoine de Saint Exupéry
 
29 - Le renard curieux - Filliou, le renard, avait aperçu deux hommes dans la clairière et il s'était caché sous un buisson pour les observer sans être vu. Que faisaient-ils là ? Pourquoi se fatiguaient-ils à frapper contre un arbre avec de longs bâtons terminés par des masses étincelantes ? Comme il n'avait jamais vu de hache, Filliou ne pouvait deviner que ces deux chercheurs d'or coupaient du bois pour se chauffer. La curiosité est le plus gros défaut des renards. C'était à ce vice que Filliou devait la plupart de ses mésaventures. Une course folle à travers les bois lui suffisait pour oublier le passé.                                                                  George C. Franklin
 
30 - L'ourson s'éveille à la vie - C'est vers la fin du mois de mars, au déclin de la lune, que Nioua, l'ourson noir, vit réellement le monde pour la première fois. Sa mère, Nouzak, était âgée, accablée de rhumatismes et, comme les vieilles gens, elle aimait dormir longtemps. Elle avait choisi sa caverne sur une cime élevée et stérile. C'est là que Nioua jeta son premier coup d'oeil sur la vallée. Depuis quinze jours, un printemps précoce avait transformé la région.
                                                                                                       James Olivier Curwood

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Message par Invité Jeu 5 Déc - 21:30

(4ème  partie):
31 - Au verger - Dans l'herbe, de grands cerisiers, posés avec sagesse, de distance en distance, dressent leurs têtes rondes. Derrière des haies de roseaux, s'abritent des abricotiers. Plus haut, la poire en espalier et la pêche mûrissent lentement au bon soleil. En avril, tous les arbres sont en fleurs. J'étais enchanté. Un paysan émondait quelques branches sans hâte ; il travaillait : tantôt, il coupait un rejet sauvage et tantôt, d'un air réfléchi, il examinait son arbre. On entendait partout le bruit du sécateur. Les abeilles paraissaient ivres ; elles dansaient partout. De temps en temps sans raison, une grande poignée de pétales partait à l'aventure et s'éparpillait.
                                                                                                                  Henri Bosco
 
32 - La vipère - Je m'étais assis contre le mur de pierres sèches qui borde le pré. Le soleil de juillet tombant à pic m'écrasait d'une sorte de torpeur, lorsque je vis la vipère. Je ne l'avais pas entendue arriver. Elle avait dû longer le pied du mur et, rencontrant cet obstacle que je représentais pour elle, elle s'était arrêtée. Trouvant sans doute l'endroit propice à un bain de soleil, elle s'était lovée à quelques centimètres de moi et, sa tête camuse posée sur l'un de ses anneaux, elle me regardait des deux perles noires de ses yeux.
                                                                                                                  D'après J Proal
 
33 - Une crue - Grossie par les pluies d'automne, la Seine avait fait tomber les barrages et se ruait vers la mer comme une bête échappée. Le fleuve roulait déjà au ras des quais et les dépêches annonçaient de mauvaises nouvelles. On disait que les affluents rompaient leurs digues, inondaient la campagne, et la crue montait. Des camions emportaient des caisses de sucre. Les quais se vidaient et la file des chariots, gravissant la pente des rampes, fuyait la crue comme une armée en marche.
                                                                                                                  Alphonse Daudet
 
34 - Un fleuve - Soudain au détour d'un coteau, il reçoit son premier affluent. Deux fois plus large et plus profond, il mérite maintenant d'être appelé fleuve. Il va calme et laborieux. Sur sa berge, le long des peupliers frémissants, les chevaux tirent à plein collier, en amont, les chalands vides ; et, sur les péniches aux vives couleurs, qui descendent en aval, les mariniers chantent. Il va traçant de gracieux méandres. Il va, absorbant une rivière puis une autre. Il traverse des cités illustres. Puis il s'élance de nouveau dans la libre campagne et présente son miroir à toutes les fééries du ciel.
                                                                                                                  François Coppée
 
35 - Le sanglier - Il faisait presque nuit. J'étais encore dans le ravin. Tout à coup, d'un hallier, à vingt mètres à peine devant moi, a débouché un sanglier. Il était lourd, trapu, et de sa hure noire, sortaient deux grands boutoirs. En me voyant, il s'est arrêté et j'ai compris qu'il était d'humeur sauvage. J'ai hésité à continuer mon chemin. L'animal, le groin bas, a grogné et soufflé dans les feuilles sèches. Je me suis écarté vers un petit rocher et j'ai attendu. Le sanglier m'a observé un long moment, puis il a remonté la sente, sans daigner, en passant, me jeter un regard.
                                                                                                                  Henri Bosco
 
36 - Le jour de la rentrée - C'est la rentrée. Les petits qui viennent de l'école maternelle, découvrent de nouveaux bâtiments scolaires. Je crois bien qu'ils ont un peu peur ! Nous, les grands, nous faisons quelques exercices de révision, et l'après-midi, nous allons visiter le gymnase. L'institutrice explique que tous les élèves devront avoir une tenue d'éducation physique. Le soir, les premières leçons marquent vraiment la fin des vacances.
 
37 - La course - Jamais je n'ai fait une première moitié de course aussi rapide. L'essoufflement pareil à une angoisse se noue déjà à ma gorge. Coude à coude, je gagne un mètre, le reperds, le regagne. Je passe : je fonce tout seul. Voilà le fil d'arrivée, enfin le fil. Là, ça y est, j'ai gagné. Je ne suis plus fatigué. Je fais encore une dizaine de foulées. J'ai gagné, gagné ! J'exulte.
                                                                                                                  Georges Magnante
 
38 - Les qualités d'un pilote de course - Le pilote automobile doit posséder en course, à tout moment, la totalité d'un sang-froid supérieur à la moyenne. Il peut se trouver brusquement, en pleine vitesse, devant une route barrée par un obstacle, ou assis dans une voiture en flamme. Il doit alors calmement déterminer, en une fraction de seconde, la manoeuvre à accomplir. Une erreur de jugement peut lui coûter la vie ; elle peut entraîner la mort de concurrents ou de spectateurs...                                                                                       
                                                                                                                  J-A Grégoire
 
39 - Le collège - Après les vacances, je suis entré au collège. Quelle différence avec l'école ! Au lieu d'une seule maîtresse, nous avons un  professeur différent pour chaque matière, ou presque. Bien sûr, tout était nouveau pour moi, mais cela n'a pas été aussi terrible que je le redoutais. Et puis avoir déjà un frère au collège, cela m'a bien facilité les choses.
                                                                                                                  D'après C. Jacobsen
 
40 - Une panne - L'auto s'essouffle. Le moteur cogne. On sent peiner toute cette vieille machine, secouée de frissons comme un vieux cheval. Sûrement, elle n'ira plus loin... La voiture épuisée n'avance plus, elle se traîne. Parfois, dans une descente, elle retrouve un peu de force et s'élance en pétaradant. Mais tout de suite à bout de souffle, elle ralentit et j'entends son coeur battre avec un bruit de ferraille... Un râle. L'auto s'arrête.   Roland Dorgelès

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Message par Invité Jeu 5 Déc - 21:31

(5ème  partie):
41 - La vipère - Redressée, furieuse, enroulée autour de ma cheville, la vipère frappait avec rage de sa tête triangulaire, le cuir jaune de mes souliers montants. J'étais terrifiée ! J'essayais bien, du bout de mon autre pied, de rabattre sa tête sur le sol mais, sur ce terrain glissant, c'était difficile. Rapide comme l'éclair, l'animal esquivait mes attaques et continuait à cribler mes souliers de coups rageurs. Elle parvint à se dégager et à gagner quelques centimètres. Alors, elle se mit à frapper d'une ardeur renouvelée presque au niveau de ma jambe nue. Je n'osais plus faire un mouvement. D'une voix tremblante d'abord, puis de plus en  plus désespérée, je me mis à crier.
 
42 - Au bord de la mer - La jeune fille s'arrêta dans les rochers pour écouter la mer. Elle connaissait bien son bruit, l'eau qui clapote et se déchire, puis se réunit en faisant exploser l'air. Elle aimait bien cela, mais aujourd'hui, c'était comme si elle l'entendait pour la première fois. Il n'y avait rien d'autre que les rochers blancs, la mer, le vent, le soleil. C'était comme être sur un bateau, loin au large...                                     Jean-Marie G Le Clézio
 
43 - Seul à travers l'Atlantique - Quand venait la nuit, j'étais mort de fatigue. Je réduisais la voilure de ma grand'voile. Je préparais mon deuxième repas de la journée, qui consistait habituellement en boeuf salé et en pommes de terre bouillies dans l'eau de mer. L'air marin me donnait un appétit féroce et, naturellement, je ne pouvais pas me plaindre de mon cuisinier.
                                                                                                                  Alain Gerbault
 
44 - En route pour la Lune - Au crépuscule, j'ouvris le panneau et n'eus aucun mal à le mouvoir. Je me levai dans le noir et je pus jeter mon premier bon coup d'oeil sur l'univers qui s'étendait autour de moi. A l'intérieur de Gémini, la vue était limitée par les minuscules hublots, mais à présent, je pouvais regarder en haut et en bas, à gauche et à droite. Il y avait des étoiles partout, au-dessus de moi et de tous les côtés, et même en-dessous près de l'invisible horizon.
                                                                                                                  M. Collins
 
45 - Seul dans l'Annapurna - Avec la neige qui brille au soleil et saupoudre le moindre rocher, le décor est d'une radieuse beauté qui me touche infiniment. La transparence est absolue. Je suis dans un univers de cristal. Les sons s'entendent mal. L'atmosphère est ouatée. Une joie m'étreint. Je ne peux la définir. Tout ceci est tellement nouveau et tellement extraordinaire ! Une coupure immense me sépare du monde. Ici la présence de l'homme n'est pas prévue, ni peut-être souhaitée. Et pourtant, c'est sans aucune crainte que nous nous élevons.
                                                                                                                  Maurice Herzog
 
46 - Lettre d'un père à sa fille - Je suis seul, lisant tes chères petites lettres avec les larmes aux yeux. Dans une quinzaine de jours, je vous reverrai, je vous embrasserai ; nous en aurons pour longtemps à être ensemble, et je serai bien heureux. Continue d'être bonne et douce et de faire ma joie ; sois attentive et tendre avec ton excellente mère. Elle vous aime tant et est si digne d'être aimée ! Toutes les nuits, je regarde les étoiles comme nous faisions le soir sur le balcon et je pense à toi. Je vois avec plaisir que tu aimes et que tu comprends la nature.
                                                                                                                  Victor Hugo
 
47 - La passion de la lecture - Je dévorais l'un après l'autre les beaux volumes de la bibliothèque. Ils racontaient les aventures captivantes de personnages imaginaires ou réels et, peu à peu, les caractères et les illustrations du livre semblaient s'animer. J'étais tour à tour chasseur de grands fauves ou agent secret, Indien d'Amérique ou prince d'une cité oubliée. Bien installé dans mon lit, je voyageais au bout du monde et, quand je devais refermer le roman, c'était à chaque fois avec un peu de tristesse que je quittais cet univers magique.
 
48 - La recherche scientifique - À travers les journaux ou la télévision, nous apprenons régulièrement que les scientifiques ont obtenu de nouveaux résultats : chaque jour, on fabrique un meilleur médicament ou un ordinateur plus performant, on perce un peu plus les mystères de la vie ou l'on invente une arme plus terrifiante. Mais toutes ces découvertes, où nous conduisent-elles ? Au bonheur ou à la tragédie? Un jour viendra où il faudra répondre à ces questions pour savoir où se cache le progrès.
 
49 - L'enfant et le chardonneret - Posé sur son perchoir, le chardonneret agitait la tête avec une extraordinaire vivacité. Il m'examinait en tous sens et il frétillait de toutes ses plumes. Je le regardais sans bouger, pour bien lui inspirer confiance, car il paraissait d'humeur sociable. Aiguisant son bec contre le perchoir, il commençait déjà à émettre de petits cris. Son audace me plut. Comme je continuais à rester immobile, je dus lui plaire moi aussi et il gazouilla. Nous étions devenus les meilleurs amis du monde.                 Henri Bosco
 
50 - Guide - À la descente, je crevai un pont de neige et je tombai dans la crevasse. Pendu au bout de ma corde, je fis connaissance avec la vie intérieure du glacier tandis que passait un courant d'air gelé. Tout de suite il fit très froid : j'avais de la neige dans le cou et elle fondait le long de mon dos. Au-dessus de moi, un trou, celui que j'avais fait en crevant le pont de neige, me permettait d'entrevoir un rond de ciel. J'étais dans une tirelire de glace, la corde sciait la neige, s'enfonçant sous les bords des crevasses.                                      Gaston Rebuffat
 

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Message par Invité Jeu 5 Déc - 21:33

(6ème  partie):
51 - Une partie de pêche - Un jeudi, de grand matin, debout sur une roche, je laissai flotter ma ligne dans le tourbillon des belles eaux claires. Ah ! Quel bonheur quand, au bout de quinze à vingt minutes, en allongeant et retirant lentement l'amorce sur l'eau agitée, tout à coup une secousse répétée m'avertit que le poisson avait mordu et qu'ensuite le bouchon descendit comme une flèche habilement lancée... C'était un gros ! Je le laissai filer, et puis, relevant la gaule à la force du poignet, une truite colorée fila dans les airs et se mit à sauter au milieu des ronces coupées et des herbes pleines de rosée.                                                    Erckmann Chatrian
 
52 - L'enfant et le chien - Félix, qui était maçon, ne rentrait pas avant le soir ; mais, en son absence, sa maison était gardée par un chien immense qui bondissait sur les passants en s'étranglant au bout d'une chaîne. Sans la moindre hésitation apparente, je m'avançai vers le fauve. Ma vue sembla surexciter l'animal : je m'arrêtai au bord du demi-cercle qu'avaient tracé ses allées et venues. Du fond de sa niche, il bondit, mais d'un élan si prodigieux que la boucle du collier céda.
 
53 - Comme un radar - Les orques ne consomment pas uniquement des proies attrapées sur les côtes. Ils chassent surtout au large en pleine eau. Ils émettent alors des sons très brefs qu'on appelle des clics. Ces sons ne sont pas destinés au bavardage : ils servent à détecter des animaux que les orques ne voient pas encore. Les clics se réfléchissent et reviennent vers l'orque, lui indiquant la présence de sa victime.     Wapiti, mars 92
 
54 - Quel caractère ! - La taupe s'active en général quatre heures durant, puis dort trois heures pour digérer tout ce qu'elle a avalé. Elle a très mauvais caractère. Pas question de se laisser envahir par les voisins : à chacun son territoire ! La femelle taupe met au monde quatre ou cinq petits. Leur mère les allaite pendant environ un mois. À un mois et demi, ils sont déjà grands et leur mère les chasse. Alors, chacun prend son indépendance et part en quête d'une prairie inhabitée.                                                                                      
                                                                                                                  Wapiti, mars 92
 
55 - Une jeune danseuse - Une petite fille de dix ans s'avance et alors les cuivres commencent une valse lente. La petite élève mollement ses bras et se met à danser. Le mouvement s'accélère. Pareille à une toupie, la petite danseuse tournoie sur les pointes jointes de ses pieds, les bras étendus. Puis elle bondit et retombe au grand écart, immobile, la tête penchée sur l'épaule comme un pantin cassé.                                    D'après P.A. Lesort
 
56 - Souvenirs d'enfance - Le soir, lorsqu'il faisait noir, que les chiens de la ferme voisine commençaient à hurler et que la vitre de notre petite cuisine s'illuminait, je rentrais enfin. Ma mère avait commencé de préparer le repas. Je montais trois marches de l'escalier du grenier : je m'asseyais sans rien dire et, la tête appuyée aux barreaux froids de la rampe, je la regardais allumer son feu dans l'étroite cuisine où tremblait la flamme d'une bougie… Nous étions une famille heureuse à la nuit lorsque mon père avait accroché les volets de bois aux portes vitrées.
                                                                                                                  Alain Fournier
                                                                                                                  Le grand Meaulnes
 
57 - Hiver en montagne -  On était au début de janvier. Le soleil paresseux éclairait une campagne enneigée, des forêts sombres tachées de blanc, des torrents pris sous la glace. Les villages enfoncés sous la neige ne se distinguaient qu'à peine. On les devinait cependant à la fumée qui montait des toits. Hommes et bêtes vivaient serrés les uns contre les autres. Dans l'étable, la tiédeur était uniforme. On travaillait à la clarté des lampes plus longtemps qu'à la lumière du soleil.
                                                                                                                  C. Sainte-Soline
 
58 - Pas de soupe - Il s'étrangle, tousse, éternue, crache et hurle, empoigne à pleine(s) main(s) son verre qu'il lance contre la bonne. Alors, énervée, elle prend sous son bras la tête du moutard et commence à lui entonner coup sur coup des cuillerées de soupe dans le gosier. Il les vomit à mesure, trépigne, se tord, suffoque, bat de ses mains, rouge comme s'il allait mourir étouffé.
                                                                                                                  Guy de Maupassant
 
59 - Le vieux jeune homme - Il avait trente ans et il passait pour vieux et usé ; sa taille était haute mais courbée comme celle d'un vieillard ; ses cheveux étaient longs mais blancs, ses mains étaient fortes et nerveuses, mais desséchées et couvertes de rides ; son costume était misérable et déguenillé, il avait l'air gauche et embarrassé ; sa physionomie était pâle, triste, laide et même insignifiante.                      Gustave Flaubert
60 - Une enquête de Sherlock Holmes - Le train s'arrêta à une petite gare et nous descendîmes. Dehors, derrière la barrière basse, une voiture attelée attendait. Notre arrivée prit l'allure d'un grand événement : le chef de gare et les porteurs se disputèrent nos bagages. Mais je m'étonnai de voir près de la porte deux militaires appuyés sur leurs fusils qui nous dévisagèrent attentivement quand nous passâmes devant eux. Le cocher salua Sir Henry Baskerville et mit nos bagages dans la voiture qui démarra aussitôt. Nous nous engageâmes sur la route large et blanche qui menait au château.
                                                                                                                  Sir Arthur Conan Doyle
 

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Message par Invité Jeu 5 Déc - 21:34

(7ème  partie):
61 - Les fleurs sauvages - On les appelle vaguement les mauvaises herbes. Elles ne servent à rien… Personne ne les sème, personne ne les cueille. On leur fait une guerre sans merci, le paysan les craint, la charrue les poursuit, le jardinier les hait… Le long du grand chemin, le passant les écrase et le chariot les broie. Malgré tout, les voilà : assurées, tranquilles. Pas une ne manque à l'appel du soleil. Elles suivent les saisons sans dévier d'une heure. Elles ignorent l'homme qui s'épuise à les vaincre et, dès qu'il se repose, elles poussent dans ses pas.
                                                                                                                  M. Maeterlinck
 
62 - L'orange de Noël - Noël, dans mon enfance, c'était le jour où on me donnait une orange. C'était un grand événement. Sous la forme de cette pomme d'or, parfaite et brillante, je pensais tenir dans mes mains tout le bonheur du monde. Je regardais ma belle orange. Ma mère la tirait de son papier de soie. Tous les deux, nous en admirions la grosseur, la rondeur et l'éclat. Je prenais dans le buffet un beau verre à pied en cristal. Je le renversais, le mettais à droite, au bout de la cheminée, et ma mère posait dessus la belle orange. Je ne me souviens pas d'avoir, une seule fois, mangé l'orange de Noël.                                                                   Per Jakez Hélias
 
63 - Préparation du journal télévisé - Le journal se prépare durant des conférences au cours desquelles les informations sont données, triées et préparées. La première réunion permet déjà de faire un premier choix parmi les informations et d'envoyer sur place les équipes de journalistes ; la deuxième sélectionne, parmi les informations recueillies, celles qui seront diffusées ; la troisième réunion consiste à organiser minutieusement le journal télévisé.
 
64 - Un requin-baleine - Le monstre est un requin-baleine. Sa tête atteint une telle grosseur et une telle laideur qu'elle nous impressionne. Elle est large et plate comme celle d'une grenouille, avec des petits yeux placés latéralement et des mâchoires de crapaud d'un mètre d'ouverture, agrémentées de longues franges aux coins. Un corps énorme la prolonge, mais la longue queue pointue et la mince nageoire caudale, dressée en l'air, prouvent que l'animal n'appartient à aucune espèce de baleine.
                                                                                                                  D'après Thor Heyerdhal             L'expédition du Kon-Tiki
 
65 - Victoire à 8000 mètres - C'est l'arête terminale. L'alpiniste se sent soudain plus grand, plus fort. Ses jambes le poussent en avant. Malgré l'air raréfié et le froid perçant, malgré l'extrême fatigue, il sait qu'il va réussir. Et bientôt, il atteint le sommet. Ses yeux s'ouvrent sur ce spectacle inoubliable, sur ces glaciers immenses, sur ces sommets majestueux et enneigés. Il songe à ses amis disparus pour cette conquête. Il les voit. Doucement, il murmure : « Cette victoire, ces moments intenses, c'est à vous que je les offre. »
 
66 - Neige tardive - Nous n'avions pas eu d'hiver cette année-là, tout au plus un temps maussade, humide, mais pas de frimas, ni de gelées. Les températures étaient restées douces. Le printemps, alors, s'était installé sans bruit, avec son cortège d'odeurs et de couleurs. Et puis, un soir de la mi-avril, alors que la météo annonçait un net refroidissement, il s'était mis à neiger. Quelle catastrophe pour la nature, mais quel bonheur pour nous, les enfants ! Très excités, nous ne nous étions pas endormis très vite.
 
67 - Les marmottes - Les marmottes vivent dans l'alpage, sur les versants bien exposés au soleil. Elles choisissent un terrain bien meuble pour creuser leur terrier. Les galeries sont juste assez larges pour laisser passer l'animal. Elles forment un réseau de plusieurs dizaines de mètres dont les entrées sont souvent dissimulées sous une grosse pierre. Le fond du terrier est occupé par une vaste chambre. Tous les membres de la famille y passeront l'hiver en hibernation, serrés les uns contre les autres.
 
68 - Soir d'automne - Brusquement, la pluie avait cessé. La bise venue du nord avait balayé les rues boueuses, séchant les flaques et les toits. Le ciel était net, d'une pâleur intense où ls étoiles accrochaient des feux tremblotants. Le temps des gelées était proche. Les dernières feuilles rouges demeurées dans les vignobles allaient tomber dans les sillons, se craqueler et se tordre sous le froid piquant des matins, tandis que les champs dénudés prendraient leurs teintes grises et brunes de la saison d'hiver.
                                                                                                                  P. Gamarra
 
69 - Coucher de soleil en mer - Le soleil se couchait, la marée montait au fond sur les roches qui s'effaçaient dans le brouillard bleu du soir blanchi par l'écume des vagues rebondissantes ; à l'autre partie de l'horizon, le ciel rayé de longues lignes orange avait l'air balayé comme par de grands coups de vent. Sa lumière reflétée sur les flots les dorait d'une moire chatoyante ; se projetant sur le sable, elle faisait briller dessus un semis d'acier.
                                                                                                                  Gustave Flaubert
 
70 - Deux amis - On n'a jamais fini de s'amuser avec un chien. Le mien gambade follement ; je le caresse, il se remet à courir ; j'essaie vainement de le rattraper. Il s'arrête soudain ; il a aperçu un oiseau qui s'est caché dans la haie ; puis le voilà intéressé par un vieil os avec lequel il jongle. Et pendant que je suis occupé à chercher des plantes, il joue aux quatre coins avec un papillon, tout en mordillant les fleurs que j'ai cueillies.          R. Cotard

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Message par Invité Jeu 5 Déc - 21:36

(8ème  partie):
71 - Souvenir d'enfance - Je n'étais pas depuis cinq minutes devant un livre que, gentiment, les souris accouraient pour me distraire. Chaque jour, je leur apportais des friandises et je les rassurais si bien qu'elles venaient grignoter les miettes sur la table même où je travaillais. Elles n'étaient que deux, mais je me persuadais qu'elles auraient bientôt des petits. Chaque matin avec des battements de coeur, j'espérais l'apparition des souriceaux. Il y avait un trou dans le mur : c'est là qu'était leur gîte.
 
72 - L'aventure de Maïa - Maïa volait entre les ronces qui portaient encore des fleurs lorsque, tout à coup, quelque chose se posa sur sa tête et sur ses épaules. Ses ailes se trouvèrent paralysées et pourtant Maïa ne tomba pas. Elle poussa un cri d'épouvante ; elle était dans une toile d'araignée. Elle criait, elle bourdonnait, elle appelait au secours, mais elle s'entortillait toujours plus dans la toile. Et elle aperçut, tout près d'elle, sous une feuille de ronce, l'araignée elle-même.
                                                                                                                  W. Bonssels
 
73 - Le pêcheur - Bargabot tira de sa poche un long couteau. Il se tailla une énorme miche de pain, y plaça deux poissons et traça une croix avec sa lame au-dessus de sa nourriture. Puis il mangea. Nous le regardions. Il ne disait mot... Nous ne pensions pas à manger. Il s'en aperçut. Nos yeux se rencontrèrent : - Il faut manger, fiston, murmura-t-il. J'ai pêché ce poisson pour vous.
                                                                                                                  Henri Bosco
 
74 - Mon ami Lili - Avec l'amitié de Lili, une nouvelle vie commença pour moi. Nous restions souvent étendus sous les sapins, nous bavardions à voix basse pendant des heures. Lili savait tout : le temps qu'il ferait, les sources cachées, les ravins où l'on trouve des champignons. Avec un roseau, il fabriquait une flûte à trois trous... En échange de tant de secrets, je lui racontais la ville : les magasins où l'on trouve de tout, les expositions de jouets à Noël, les fêtes foraines.
                                                                                                                  Marcel Pagnol
75 - Le loup et la bergère - Au milieu du troupeau, je vis un chien jaune qui emportait un mouton dans sa gueule. Je pensai tout d'abord que Castille était devenue enragée ; mais dans le même instant, Castille se jeta dans mes jupes en poussant des hurlements plaintifs. Aussitôt, je devinai que c'était un loup. Il emportait le mouton à pleine gueule par le milieu du corps. Il grimpa sans effort sur le talus et, quand il sauta le large fossé qui le séparait du bois, ses pattes de derrière me firent penser à des ailes.                                                   Marguerite Audoux
 
76 - Au jardin - Les enfants avaient aperçu le jardin : rien ne put les retenir. Ils s'en emparèrent à l'instant même, courant, s'appelant, ravis, se croyant égarés. Il y avait des fleurs autant qu'on en pouvait rêver. Il y avait surtout des coins qu'on n'avait pas cultivés depuis longtemps et où poussaient buissons, arbustes, herbes. Il y avait tant de fruits qu'on ne ramassait pas ceux qui tombaient. Le propriétaire autorisa le pillage des treilles. Les garçons étaient ivres de raisins.
                                                                                                                  Victor Hugo.
 
77 - Un déjeuner en plein air - Nous construisîmes un foyer en rapprochant trois grosses pierres, puis, au-dessus d'une crépitante braise de romarin, Lili installa, sur un carré de grillage qu'il avait apporté, trois côtelettes et trois saucisses. Elles pleurèrent de grésillantes larmes de graisse, dont la fumée lourde et nourrissante me fit saliver comme un jeune chien. Ce déjeuner fut délicieux. Lili taillait ses bouchées de pain avec son couteau et il mangeait gravement, la joue gonflée, dans un silence presque solennel.
                                                                                                                  Marcel Pagnol.
                                                                                                                  Le temps des secrets.
 
78 - Au bord de l'eau - L'enfant arriva tout près de l'eau. Quelques poissons folâtraient, rapides, dans le courant clair. Une petite grenouille verte sauta sous ses pieds. Il essaya de la prendre. Elle lui échappa. Il la poursuivit et la manqua trois fois de suite. Enfin, il la saisit par l'extrémité de ses pattes et se mit à rire en voyant les efforts que faisait la bête pour s'échapper. Elle se ramassait sur ses grandes jambes, puis d'une détente brusque, les allongeait subitement tandis que, l'oeil tout rond, avec un cercle d'or, elle battait l'air de ses pattes de devant qui s'agitaient comme des mains.
                                                                                                                  Guy de Maupassant.
 
79 - Les écoliers de Panama - De chaque côté de la chaussée, se dressaient des cabanes, hautes sur pattes, avec des régimes de bananes pendus à la porte et des nègres assoupis sur le seuil. Une grande pancarte, plantée sur le talus, accrocha mon regard: "Messieurs les automobilistes sont priés de vouloir bien charger au passage les enfants qui se rendent à l'école." Nous recueillîmes trois gamines de huit ou dix ans, noires, souriantes, des anneaux de cuivre aux oreilles, les cheveux nattés en petits boudins et piqués de rubans roses.
                                                                                                                  Henri Troyat.
 
80 - Chemin de Provence - Il était, bien joli, ce chemin de Provence. Il se promenait entre deux murailles de pierres cuites par le soleil, au bord desquelles se penchaient vers nous de larges feuilles de figuier, des buissons de clématites et des oliviers centenaires. Au pied des murs une bordure d'herbes folles et de ronces prouvait que le zèle du cantonnier était moins large que le chemin. J'entendais chanter les cigales et sur le mur couleur de miel de petits lézards gris, immobiles, la bouche ouverte, buvaient le soleil.
                                                                                                                  Marcel Pagnol.
                                                                                                         La Gloire de mon Père.

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Message par Invité Jeu 5 Déc - 21:39

(9ème  partie)Sad 
81 - Départ au crépuscule - Au moment du départ, tout va bien. Le postillon fait claquer son fouet, les grelots des chevaux babillent joyeusement ; le mouvement de la voiture donne à l'esprit de la gaîté et le crépuscule de la mélancolie. Peu à peu, la nuit tombe, la conversation des voisins languit, on sent ses paupières s'alourdir, les lanternes s'allument... Il fait tout à fait nuit, on s'endort. C'est précisément ce moment-là que la route choisit pour devenir affreuse ; les bosses et les fondrières s'enchevêtrent, la malle se met à danser...
                                                                                                                  Victor Hugo.
 
82 - Un violent orage - Un ciel noir pesait maintenant sur le village et une pluie serrée noyait déjà la lisière des bois. Arsène avait à peine roulé deux cents mètres que l'orage éclatait avec un bruit fracassant. En quelques minutes, la nuit s'était faite, mais les éclairs se suivaient si pressés qu'ils entretenaient une clarté d'aurore. La pluie tombait dru et Arsène, qui s'était engagé dans un chemin de traverse, dut descendre de sa machine pour chercher un abri.
                                                                                                                  Marcel Aymé,
                                                                                                                  La Vouivre.
 
83 - Au restaurant - Profitant d'une accalmie dans le service, elle regarda la salle. Il y avait un contraste étrange entre la fièvre qui régnait aux cuisines et la tranquillité des clients. Assemblés autour des tables, des visages se penchaient sur la nourriture avec appétit. Le bruit des fourchettes et des couteaux, le tintement des verres, le murmure des conversations croisées réjouissaient Amélie comme une musique. Elle avait plaisir à constater que tous ces gens appréciaient le confort de sa maison au point de l'avoir choisie pour leurs vacances.
                                                                                                                  Henri Troyat
 
84 - Le lionceau - Il y a par terre, au milieu du salon, un lionceau de trois semaines. Sur un corps long de trente centimètres, il a déjà une grosse tête de vieux lion avec deux oreilles en peluche. Les indigènes l'ont pris au nid, tandis que la mère chassait ainsi qu'ils font toujours. Je lui donne le biberon ; il suce avec avidité, puis ses yeux se mouillent de plaisir comme ceux des petits chats, se ferment, et il s'endort sur le dos, le ventre en l'air, les quatre pattes ouvertes. Cinq chiens de chasse l'entourent et le regardent d'un oeil terrifié, respectueux devant celui qui sera le maître.
                                                                                                                  P. Morand.
 
85 - Sombre dimanche - J'ai retourné ma chaise et je l'ai placée comme celle du marchand de tabac parce que j'ai trouvé que c'était plus commode. J'ai fumé deux cigarettes, je suis rentré pour prendre un morceau de chocolat et je suis revenu le manger à la fenêtre. Peu après, le ciel s'est assombri et j'ai cru que nous allions avoir un orage. Il s'est découvert peu à peu cependant. Mais le passage des nuées avait laissé sur la rue comme une promesse de pluie... Je suis resté longtemps à regarder le ciel. A cinq heures, des tramways sont arrivés dans le bruit.
                                                                                                                  Albert Camus.
                                                                                                                  L'Étranger.
 
86 - La danseuse et la chèvre - Dans un vaste espace laissé libre parmi la foule, une bohémienne dansait. Elle tournait, elle tourbillonnait sur un vieux tapis, jeté négligemment sous ses pieds ; et, chaque fois qu'en tournoyant sa rayonnante figure passait devant nous, ses grands yeux noirs jetaient un éclair. Autour d'elle tous les regards étaient fixes, toutes les bouches ouvertes. La jeune fille s'arrêta enfin, et le peuple applaudit avec amour. Alors, Pierre vit arriver une jolie petite chèvre alerte, éveillée.                                           Victor Hugo,
                                                                                                                  Notre-Dame de Paris.
 
87 - Le phoque - Il avait un joli corps brun, bien dodu et luisant. Entre deux plongeons, on voyait émerger sa petite tête maligne, ornée de belles moustaches de gros chat ; il soufflait, alors, en s'ébrouant, comme font les enfants qui se baignent, pour débarrasser leur nez des gouttelettes d'eau. Les matelots s'étaient mis à lui lancer des débris de poissons qu'il attrapait au vol. Pour les remercier, il se livrait alors à une quantité de sauts et de gentilles farces.
                                                                                                                  Pierre Loti.
                                                                                                                  Un jeune officier pauvre.
88 - Le bel été se meurt. - Déjà j'ai vu les hirondelles s'assembler pour le départ ; voici déjà dans les prés les mauves ciboires des colchiques ; au pied des arbres morts, voici les premiers champignons. Les ombres, plus longues, tournent plus vite autour des peupliers. Chaque soir le soleil disparaît un peu plus tôt. On entend marteaux et maillets enfoncer les cercles des tonneaux. C'est la saison des fruits et des vendanges, des labours et des semailles. Le bel été n'est pas mort et cependant je sens qu'il va mourir.
                                                                                                                  Gabriel Faure,
                                                                                                                  Automne.
 
89 - La baguette magique. - Longue et droite, elle devenait une lance ou peut-être une épée ; il suffisait de la brandir pour faire surgir des armées. Christophe en était le général ; il marchait devant elles, leur donnait I'exemple, montait à l'assaut des talus. Quand la branche était flexible, elle se transformait en fouet. Christophe se faisait chef d'orchestre ; il dirigeait et il chantait ; et ensuite il saluait les buissons dont le vent agitait les petites têtes vertes.
                                                                                                                  Romain Rolland.
                                                                                                                  Jean-Christophe, L'aube.
 
90 - Un étalage féérique. - C'était l'exposition des ombrelles. Toutes ouvertes, arrondies comme des boucliers, elles couvraient le hall, de la baie vitrée du plafond à la cimaise de chêne verni. Autour des arcades des étages supérieurs, elles dessinaient des festons ; le long des colonnes, elles descendaient en guirlandes ; sur les balustrades des galeries, jusque sur les rampes des escaliers, elles filaient en lignes serrées ; et partout, rangées symétriquement bariolant les murs de rouge, de vert et de jaune, elles semblaient de grandes lanternes vénitiennes, allumées pour quelque fête colossale.
                                                                                                                  Émile Zola.
                                                                                                            Au bonheur des dames.


Dernière édition par sellami kamel le Jeu 5 Déc - 21:43, édité 1 fois

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Message par Invité Jeu 5 Déc - 21:40

(10ème  partie):
91 - Les copains. - Les copains, un sac sur l'épaule ou une musette en bandoulière, s'avançaient à la file. Ils étaient contents d'une foule de choses, d'avoir une bande de ciel clair sur leur tête, d'être engagés profondément dans une forêt si ténébreuse et d'aller où ils allaient. Ils étaient contents d'être sept bons copains marchant à la file, de porter sur le dos ou sur le flanc de la boisson et de la nourriture et de trébucher contre une racine ou de fourrer le pied dans un trou d'eau. Ils étaient contents d'avoir agi ensemble, et d'être ensemble dans un même lieu de la terre pour s'en souvenir.                                                                                                   Jules Romains.
                                                                                                                  Les copains.
 
92 - Un travail d'équipe. - On venait de terminer une superbe machine à vapeur de la force de mille chevaux... Elle s'arrêta un moment comme pour prendre haleine et se laisser admirer. Parmi les deux mille ouvriers de 1'usine, il ne s'en trouvait pas un peut-être qui n'eût coopéré à ce beau travail dans la mesure de son talent et de ses forces... Maintenant ils la voyaient, leur machine, debout, dans son ensemble, ajustée pièce à pièce. Et ils étaient fiers. Ils l'admiraient en connaisseurs, la flattaient de leurs grosses mains rugueuses, la caressaient, lui parlaient leur rude langage,
                                                                                                                  Alphonse Daudet.
                                                                                                                  Jack.
 
93 - Dans une classe il y a cent ans. - Aux petits, j'enseignais à déchiffrer les syllabes, aux moyens j'apprenais à tenir correctement la plume pour écrire quelques mots de dictée sur les genoux ; aux grands, je dévoilais les secrets des fractions.Et pour tenir en respect ce monde remuant, donner à chaque intelligence un travail suivant ses forces, tenir en éveil l'attention, chasser enfin l'ennui de la sombre salle, dont les murailles suaient la tristesse encore plus que l'humidité, j'avais pour unique ressource la parole, pour unique mobilier le bâton de craie.
                                                                                                                  J-H Fabre.
                                                                                                                  Les Abeilles maçonnes.
94 - Le jeu de la diligence. - Aussitôt, Haugard organise le jeu. En un instant, les chevaux sont attelés, les postillons font claquer leur fouet, les brigands s'arment de couteaux et de tromblons, les voyageurs bouclent leurs bagages et emplissent d'or leurs sacs et leurs poches. Les cailloux de la cour et les lilas qui bordaient le jardin de M. le Directeur nous avaient fourni le nécessaire. On partit. Les brigands nous attendaient dans une gorge d'une montagne affreuse, formée par le perron vitré qui conduisait au parloir. L'attaque fut surprenante et terrible.
                                                                                                                  Anatole France.
 
95 - Nuit de printemps en forêt. - La forêt était déjà en pleine joie magique. Elle avait commencé sa fête nocturne de printemps. Un aulne avait ouvert brusquement ses bourgeons et déplié ses feuilles et, de noir, il était devenu neigeux et frissonnant. Un érable venait de fendre ses bourgeons à fleurs. Il était allumé d'une lumière mate comme un arbre de farine. Chaque fois qu'il ouvrait un bourgeon, un petit éclair sautait, tout luisant et l'odeur de sucre coulait. Des érables s'allumaient dans toutes les salles de la forêt... Partout, des bourgeons s'ouvraient, tous les arbres allumaient des feuilles neuves.                                                                 Jean Giono.
                                                                                                                  Que ma joie demeure.



 

96 - En vendange - Tout le vignoble est en fête. Chaussé de grosses bottes, l'oncle Frédéric dirige le travail des vendangeurs. Le bruit sec des ciseaux se mêle aux chants, aux rires sonores, aux appels des gamins barbouillés de jus de raisin. Les femmes coupent inlassablement les lourdes grappes dorées qui tombent, avec un bruit sourd, au fond des baquets et des paniers. Quand les récipients sont pleins, on va les vider dans les grandes hottes de bois que les hommes chargent, par des bretelles de cuir, sur leurs robustes épaules.
                                                                                                                  Irénée Desban
 
97 - L'école en plein air - Garcons et filles portent des cartables, des paniers. Ils apprennent ensemble la figure et le nom des plantes, la vie de la forêt, les habitudes des animaux. Ils grimpent aux arbres et en redescendent avec des nids dans leurs poches. Dans le fond d'eau des fossés, les tÊtards transparents fuient. Les rainettes bondissent lourdement, les oiseaux sautillent et s'envolent. Parfois ils découvrent au milieu de la route une peau abandonnée par un serpent qui muait. L'été, ils cassent des branches pendantes de châtaigniers pour s'abriter du soleil et boivent dans le filet des fontaines
                                                                                                                  Paul Nizan
 
98 - Départ pour une croisière - Les hommes embarquaient l'ancre. Je pris la barre et le bateau pareil à un grand fantôme blanc glissa sur l'eau tranquille. Dès que nous fûmes dans la passe, le yacht accéléra sa marche et sembla s'animer. Je fis route pour doubler le cap. Le jour naissait, les étoiles s'éteignaient, le phare de Villefranche ferma pour la dernière fois son oeil tournant et j'aperçus, dans le ciel lointain, au-dessus de Nice encore invisible, des lueurs roses : c'étaient les glaciers des Alpes dont l'aurore allumait les cimes.
                                                                                                                  Guy de Maupassant
 
99 - La souris prisonnière - Papa attrapait les souris toutes vivantes dans une espèce de boîte qui se fermait sur elles en claquant et dont elles ne pouvaient sortir. J'allais les regarder là, par leur petite fenêtre grillagée. Je voyais une jolie petite bête avec de jolis petits yeux vifs, et j'aurais bien voulu la tenir dans ma main. Mais, dans la boîte, elle courait de tous les côtés pour trouver la porte, de plus en plus folle de terreur.
                                                                                                                  M. Noël
 
100 - Une jeune pianiste - Isabelle jouait et des deux mains en même temps ! Les petits doigts bruns couraient sur les touches, un mince bracelet d'argent dansait autour de son poignet. Parfois, elle levait très haut une main qui restait suspendue en l'air une seconde puis retombait, avec une vitesse incroyable, sur plusieurs notes à la fois, comme un épervier sur des hirondelles. Je ne bougeais pas plus qu'une statue. Je regardais la crispation des fragiles épaules, et la petite nuque pâle entre deux tresses de soie brillante.
                                                                                                                  Marcel Pagnol.
 
101 - La visite du docteur - Tout en parlant, il relevait ses lunettes sur son front d'un geste machinal et lançait un regard aigu qui vous entrait jusqu'au ventre. Il ausculta Marthe, la palpa, l'examina soigneusement. Par moment, il hochait la tête comme pour approuver des réflexions qu'il se faisait à part lui. Quand il eut fini son examen, il borda soigneusement la malade. Puis il se mit à rédiger minutieusement une longue ordonnance où il prescrivait du repos, des fortifiants, une bonne nourriture.
                                                                                                                  E. Moselly
 
 

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Message par faty_kyle Mar 14 Jan - 20:05

Merci Monsieur!
Ce qui serait bien c'est de préciser le fait de langue que chaque dictée traite...
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Message par Invité Mar 14 Jan - 20:57

J'en tiendrai  compte  prochainement  ,collègue........

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Message par abderrahmane 31 Mer 15 Jan - 17:37

Merci, cher Sellami, de nous avoir concocté cette mixture de dictée qui , sincèrement, a chatouillé mon passé d'écolier....je me souviens toujours de ces dictées qu'on nous proposait à l'examen de sixième des années 1967 et 1968 ...la dictée de 1968 avait comme titre " l'orage" c'était tellement difficile que je n'avais pas pu décrocher ce sacré examen, celle de 1968 avait comme titre " le four banal ". Surement, l'odeur du pain frais d'antan m'avait subjugué c'est pour cela , peut-être, que j'ai réussi à décrocher celui-ci.
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