Lettre d'un Bachelier à son professeur de lycée.
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Lettre d'un Bachelier à son professeur de lycée.
Un nouveau bachelier écrit à son enseignant du lycée
Par : Yacine.Soltani
Remarque : Chers frères ! Permettez à l’auteur de vous prévenir que les propos qui viennent ci-après sont purement imaginaires. En cela, l’auteur n’entend quiconque, il ne lèse personne. Et s’il y a une similitude avec la réalité, l’auteur en sera purement irresponsable.
Au nom de Dieu, le Tout Puissant, le Clément. Puis après. Mon cher professeur ; que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous. Il aurait dû commencer ainsi mes propos mon cher enseignant car depuis mon enfance, on m’a inculqué dans la tête que si l’on entame nos actes en proférant le nom de Dieu, certainement la baraka les dominera. Ö mon cher professeur ! Laissez-moi d’abord vous exprimer mon respect et mon admiration. Vous étiez révérencieux mais surtout adorable monsieur. De plus, tous vos élèves – même ceux qui détestent le français - avouaient que votre manière d’expliquer la leçon était unique et impeccable. Aucun autre enseignant ne serait en mesure d’éclaircir les éléments de la leçon à votre instar. Vous étiez unique monsieur. Cela se voit clairement dans votre façon singulière : à haute voix ; enfiévré ; énergique ; ayant parfois le sang chaud, vous décortiquez le cours, vous allumez nos cerveaux, monsieur. Même les élèves des autres classes voisines le confirment. La preuve ? Ils viennent souvent vous poser des questions. Ö monsieur ! Permettez-moi aussi de vous dire que ce qui m’a énormément fasciné, et qui m’a rendu fan de vous c’était alors votre fermeté monsieur, votre rigueur. Quand vous franchissez le seuil de la classe ; nous, les élèves soi-disant turbulents sursautons et rejoignons nos places bouches cousues. Et si nous tendons à faire le bruit, vous n’hésiterez une seconde à nous vilipender ; à nous salir avec des propos grossiers et blessants. Nous avons cru, au début, que vous nous détestez ; cependant et au fil des jours, nous nous sommes rendu compte que cela était bénéfique pour nous ; non seulement pour pouvoir inculquer les connaissances dans nos « crânes vides» mais surtout pour nous éduquer, pour ancrer l’éducation dans nos esprits.
Ö mon cher formateur ! Je ne vous cache pas que certains apprenants qui ont déjà eu leur bac vous ont détesté. Croyez-moi monsieur, ils ne supportaient plus entendre votre nom. Vous savez pourquoi monsieur ? Car vous étiez ferme en matière des notes. Alors que les autres enseignants étaient généreux. Votre notation d’un devoir ou d’une composition était draconienne. Vous ne tolérez plus une faute. Ces élèves ne cessaient de grommeler, de se lamenter sur votre méthode de correction. Mais j’ai découvert enfin que ces apprenants étaient benêts monsieur. J’ai découvert cela tardivement. Je ne sais pas pourquoi je découvre toujours après coup la vérité des choses, monsieur. Suis-je mentalement arriéré ? Trainard ? Peut-être mes parents et mon environnement familial m’ont programmé ainsi.
Ö mon cher professeur ! Souvenez-vous de la classe dont j’ai fait partie? C’était la classe des cancres disiez-vous. C’était la classe des paresseux. Une classe terminale, filière Sciences Naturelles. Moi, je m’asseyais dans la troisième table avant-dernière du rang du milieu, auprès de mon camarade Samir que vous expulsiez souvent en raison de ne pas porter le tablier. Il détestait le français. Moi aussi. Il m’a souvent dit que le français est la langue de notre colonisateur. Comment puis-je apprendre une langue de notre ennemi ? Les Français sont notre ennemi. Ils ont tué énormément d’Algériens. N’as-tu pas entendu notre enseignant d’Histoire-géo dire ça ? Ils ne sont pas des musulmans. Ils sont des païens et ils finiront par demeurer dans l’enfer. J’ai entendu moi-même l’imam de la mosquée qui se situe dans notre quartier le dire durant une de ses prédications pendant la prière du vendredi. J’ai cru au début que Samir était en train de radoter, mais quand j’ai entendu l’imam le dire dans la mosquée, je me suis persuadé à cent pour cent. Mais malheureusement encore j’ai découvert la vérité tard monsieur. Voici la vérité monsieur :
Notre problème avec le français est purement psychologique, mon professeur. Depuis l’enfance, nous avons appris que la France est l’ennemi de l’Algérie. Notre pays a été spolié, détruit par ces Français. Au primaire, on entendait souvent dire cela. Même en écoutant l’hymne national, on se rendait compte de l’aversion couvée envers ces blonds. Ces transgresseurs. Mais dès que j’ai eu mon bac, je n’ai pas pu calmer cet étonnement insondable qui tourmente mon cerveau. Je n’ai pas pu comprendre la situation dans laquelle j’ai atterri. Oh ! Pardonne-moi monsieur, j’ai oublié de vous dire que j’ai eu mon bac avec « assez bien ». Pourtant, je n’ai pas bien travaillé en français ni encore en anglais. Mais la note en français était malheureusement plus pire. Je ne citerai pas ici ma note quitte à vous mettre en colère prof! Excusez-moi monsieur je n’étais pas à la hauteur comme vous l’avez désiré.
Et maintenant, après m’être inscrit à l’université, la vérité m’a encore sidéré intensément mon enseignant. Après tout, je me trouve maintenant à l’université en train d’étudier la « Biologie ». C’est tout ce que ma moyenne de bac m’a permis de faire comme étude. Mais ce qui m’a frappé, c’est que même la biologie, on l’étudie en FRANÇAIS. Je me trouve alors entre le marteau et l’enclume. Je suis du nombre de ceux que ronge le remord monsieur. Hélas ! Je souffre mon prof. Laissez-moi encore vous dire une chose très cruciale : dans cet endroit médiocre que l’on nomme l’université ; il n’y a que des bêtes, des chèvres et des boucs qui - certains parmi eux - mettent de vrais boucs ! Ils ne s’intéressent qu’à la musique ; qu’aux accoutrements. Ces étudiants sont cupides monsieur. Je m’en suis fait des camarades malingres er dégoûtants. Ces derniers se veulent présentables. Ils n’assistent plus aux cours ; entre-temps, ils ramènent des guitares et se mettent à chanter et parfois à danser. Ils se sont attribué un nom à leur groupe. Ils s’appellent « Amourika ». Ils se considèrent comme des vedettes monsieur. Quand aux étudiantes, elles ont admiré ce groupe dont le nom indique l’amour. Ce que je n’arrive plus à saisir, mon professeur, c’est qu’une fois une élève ait son bac et aille à l’université ; elle grossit immanquablement. Alors que les garçons maigrissent. Je ne sais pas pourquoi monsieur? De surcroît, ces étudiantes semblent tomber facilement éprises de celui qui possède une auto ; cela est vraiment étonnant. Les insolentes ! Elles sillonnent l’université sans trêve ; exhibant leur chaire à tout le monde notamment à ceux qui se pavanent devant elles. Elles se déhanchent. Ö mon enseignant ; en cela, j’ai aussi découvert la vérité de l’université : cet établissement du service public ne trace plus le chemin vers le savoir et la connaissance qui sont l’axiome de la perfection. Non monsieur. Car y suivre les études, signifie que l’on s’en va inexorablement à vau-l’eau ! Cela signifie que l’on franchit le seuil de la débauche. Ö mon professeur ; il y a au demeurant un slogan très drôle qui se répète au sein du monde estudiantin ; il relève, d’ailleurs, d’une vérité indéniable : « le succès est certainement pour tous ; mais les vraies études sont à ceux qui les veulent ». Littéralement dit : « ennajahou liljami3 wa dirassa limen yourid ». Cela est risible mais vrai.
A vrai dire monsieur, j’en ai marre de tout. Plusieurs idées allèchent mon cerveau maintenant. Je compte « bloquer » ma première année, sinon quitter définitivement l’université. Y étudier ne va plus bien de tout. Je veux de bénéfique pour moi. Je veux de rentable. Franchement, je compte étudier une discipline paramédicale ; cela sera mieux pour moi. Mais, parbleu ! On l’étudie aussi en français. Sinon encore, je refais le bac et je me baserai sur le français et l’anglais. Et en fin de compte je me ressentirai du désappointement d’un redoublant.
Ö mon cher enseignant ! Veuillez agréer mes chaleureuses salutations. Merci et que Dieu vous accorde une énorme récompense vu votre honorable et noble travail. Merci et que la paix soit sur vous.
Par : Yacine.Soltani
Remarque : Chers frères ! Permettez à l’auteur de vous prévenir que les propos qui viennent ci-après sont purement imaginaires. En cela, l’auteur n’entend quiconque, il ne lèse personne. Et s’il y a une similitude avec la réalité, l’auteur en sera purement irresponsable.
Au nom de Dieu, le Tout Puissant, le Clément. Puis après. Mon cher professeur ; que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous. Il aurait dû commencer ainsi mes propos mon cher enseignant car depuis mon enfance, on m’a inculqué dans la tête que si l’on entame nos actes en proférant le nom de Dieu, certainement la baraka les dominera. Ö mon cher professeur ! Laissez-moi d’abord vous exprimer mon respect et mon admiration. Vous étiez révérencieux mais surtout adorable monsieur. De plus, tous vos élèves – même ceux qui détestent le français - avouaient que votre manière d’expliquer la leçon était unique et impeccable. Aucun autre enseignant ne serait en mesure d’éclaircir les éléments de la leçon à votre instar. Vous étiez unique monsieur. Cela se voit clairement dans votre façon singulière : à haute voix ; enfiévré ; énergique ; ayant parfois le sang chaud, vous décortiquez le cours, vous allumez nos cerveaux, monsieur. Même les élèves des autres classes voisines le confirment. La preuve ? Ils viennent souvent vous poser des questions. Ö monsieur ! Permettez-moi aussi de vous dire que ce qui m’a énormément fasciné, et qui m’a rendu fan de vous c’était alors votre fermeté monsieur, votre rigueur. Quand vous franchissez le seuil de la classe ; nous, les élèves soi-disant turbulents sursautons et rejoignons nos places bouches cousues. Et si nous tendons à faire le bruit, vous n’hésiterez une seconde à nous vilipender ; à nous salir avec des propos grossiers et blessants. Nous avons cru, au début, que vous nous détestez ; cependant et au fil des jours, nous nous sommes rendu compte que cela était bénéfique pour nous ; non seulement pour pouvoir inculquer les connaissances dans nos « crânes vides» mais surtout pour nous éduquer, pour ancrer l’éducation dans nos esprits.
Ö mon cher formateur ! Je ne vous cache pas que certains apprenants qui ont déjà eu leur bac vous ont détesté. Croyez-moi monsieur, ils ne supportaient plus entendre votre nom. Vous savez pourquoi monsieur ? Car vous étiez ferme en matière des notes. Alors que les autres enseignants étaient généreux. Votre notation d’un devoir ou d’une composition était draconienne. Vous ne tolérez plus une faute. Ces élèves ne cessaient de grommeler, de se lamenter sur votre méthode de correction. Mais j’ai découvert enfin que ces apprenants étaient benêts monsieur. J’ai découvert cela tardivement. Je ne sais pas pourquoi je découvre toujours après coup la vérité des choses, monsieur. Suis-je mentalement arriéré ? Trainard ? Peut-être mes parents et mon environnement familial m’ont programmé ainsi.
Ö mon cher professeur ! Souvenez-vous de la classe dont j’ai fait partie? C’était la classe des cancres disiez-vous. C’était la classe des paresseux. Une classe terminale, filière Sciences Naturelles. Moi, je m’asseyais dans la troisième table avant-dernière du rang du milieu, auprès de mon camarade Samir que vous expulsiez souvent en raison de ne pas porter le tablier. Il détestait le français. Moi aussi. Il m’a souvent dit que le français est la langue de notre colonisateur. Comment puis-je apprendre une langue de notre ennemi ? Les Français sont notre ennemi. Ils ont tué énormément d’Algériens. N’as-tu pas entendu notre enseignant d’Histoire-géo dire ça ? Ils ne sont pas des musulmans. Ils sont des païens et ils finiront par demeurer dans l’enfer. J’ai entendu moi-même l’imam de la mosquée qui se situe dans notre quartier le dire durant une de ses prédications pendant la prière du vendredi. J’ai cru au début que Samir était en train de radoter, mais quand j’ai entendu l’imam le dire dans la mosquée, je me suis persuadé à cent pour cent. Mais malheureusement encore j’ai découvert la vérité tard monsieur. Voici la vérité monsieur :
Notre problème avec le français est purement psychologique, mon professeur. Depuis l’enfance, nous avons appris que la France est l’ennemi de l’Algérie. Notre pays a été spolié, détruit par ces Français. Au primaire, on entendait souvent dire cela. Même en écoutant l’hymne national, on se rendait compte de l’aversion couvée envers ces blonds. Ces transgresseurs. Mais dès que j’ai eu mon bac, je n’ai pas pu calmer cet étonnement insondable qui tourmente mon cerveau. Je n’ai pas pu comprendre la situation dans laquelle j’ai atterri. Oh ! Pardonne-moi monsieur, j’ai oublié de vous dire que j’ai eu mon bac avec « assez bien ». Pourtant, je n’ai pas bien travaillé en français ni encore en anglais. Mais la note en français était malheureusement plus pire. Je ne citerai pas ici ma note quitte à vous mettre en colère prof! Excusez-moi monsieur je n’étais pas à la hauteur comme vous l’avez désiré.
Et maintenant, après m’être inscrit à l’université, la vérité m’a encore sidéré intensément mon enseignant. Après tout, je me trouve maintenant à l’université en train d’étudier la « Biologie ». C’est tout ce que ma moyenne de bac m’a permis de faire comme étude. Mais ce qui m’a frappé, c’est que même la biologie, on l’étudie en FRANÇAIS. Je me trouve alors entre le marteau et l’enclume. Je suis du nombre de ceux que ronge le remord monsieur. Hélas ! Je souffre mon prof. Laissez-moi encore vous dire une chose très cruciale : dans cet endroit médiocre que l’on nomme l’université ; il n’y a que des bêtes, des chèvres et des boucs qui - certains parmi eux - mettent de vrais boucs ! Ils ne s’intéressent qu’à la musique ; qu’aux accoutrements. Ces étudiants sont cupides monsieur. Je m’en suis fait des camarades malingres er dégoûtants. Ces derniers se veulent présentables. Ils n’assistent plus aux cours ; entre-temps, ils ramènent des guitares et se mettent à chanter et parfois à danser. Ils se sont attribué un nom à leur groupe. Ils s’appellent « Amourika ». Ils se considèrent comme des vedettes monsieur. Quand aux étudiantes, elles ont admiré ce groupe dont le nom indique l’amour. Ce que je n’arrive plus à saisir, mon professeur, c’est qu’une fois une élève ait son bac et aille à l’université ; elle grossit immanquablement. Alors que les garçons maigrissent. Je ne sais pas pourquoi monsieur? De surcroît, ces étudiantes semblent tomber facilement éprises de celui qui possède une auto ; cela est vraiment étonnant. Les insolentes ! Elles sillonnent l’université sans trêve ; exhibant leur chaire à tout le monde notamment à ceux qui se pavanent devant elles. Elles se déhanchent. Ö mon enseignant ; en cela, j’ai aussi découvert la vérité de l’université : cet établissement du service public ne trace plus le chemin vers le savoir et la connaissance qui sont l’axiome de la perfection. Non monsieur. Car y suivre les études, signifie que l’on s’en va inexorablement à vau-l’eau ! Cela signifie que l’on franchit le seuil de la débauche. Ö mon professeur ; il y a au demeurant un slogan très drôle qui se répète au sein du monde estudiantin ; il relève, d’ailleurs, d’une vérité indéniable : « le succès est certainement pour tous ; mais les vraies études sont à ceux qui les veulent ». Littéralement dit : « ennajahou liljami3 wa dirassa limen yourid ». Cela est risible mais vrai.
A vrai dire monsieur, j’en ai marre de tout. Plusieurs idées allèchent mon cerveau maintenant. Je compte « bloquer » ma première année, sinon quitter définitivement l’université. Y étudier ne va plus bien de tout. Je veux de bénéfique pour moi. Je veux de rentable. Franchement, je compte étudier une discipline paramédicale ; cela sera mieux pour moi. Mais, parbleu ! On l’étudie aussi en français. Sinon encore, je refais le bac et je me baserai sur le français et l’anglais. Et en fin de compte je me ressentirai du désappointement d’un redoublant.
Ö mon cher enseignant ! Veuillez agréer mes chaleureuses salutations. Merci et que Dieu vous accorde une énorme récompense vu votre honorable et noble travail. Merci et que la paix soit sur vous.
yaiche hichem- Ancien
- Messages : 107
Date d'inscription : 11/11/2012
Localisation : OULED SELLAM
Re: Lettre d'un Bachelier à son professeur de lycée.
Merci Hichem ,pour cette lettre de reconnaissance ........ce n'est que justesse ......
Invité- Invité
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