Qu’est-ce qui caractérise un poème ?
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Qu’est-ce qui caractérise un poème ?
Qu’est-ce qui caractérise un poème ? Le fait qu’il soit écrit en vers ? Cependant tous les poèmes ne le sont pas. C’est sans doute l’étymologie du mot poésie (du grec poiein qui signifie « fabriquer, créer ») qui éclaire le mieux sa signification…
1. Un art du langage
Les mots sont comme de la monnaie qu’on échange : la plupart du temps on ne les remarque pas. Ils sont ternes et comme usés. Mais si on entend ou si on dit à haute voix : « Le long d’un clair ruisseau buvait une colombe… » (La Fontaine) ou encore : « O l’onde qui file et glisse, vive, naïve, lisse… » (Saint-Pol Roux), on s’aperçoit que les mots, de ternes, redeviennent luisants, qu’ils ont une sonorité, une densité…
Le poète est donc une sorte d’artisan du langage qui modèle le langage, comme le sculpteur son matériau, pour lui faire dire plus qu’il ne dit habituellement dans son usage quotidien.
Pour Eugène Guillevic, les mots sont ainsi de véritables compagnons :
« Douceur,
Je dis : douceur.
Je dis : douceur des mots
Quand tu rentres le soir du travail harassant
Et que des mots t’accueillent
Qui te donnent du temps… » (Eugène Guillevic, Douceur)
2. Des images suggestives
Je peux dire : « Il y a des oiseaux dans l’arbre », ou : « L’arbre est plein d’oiseaux ». Ce sont des phrases banales. Le poète, lui, dit : « L’arbre est un bocal d’oiseaux » (Jean Cocteau). Il a trouvé un air de famille, une ressemblance entre l’arbre et un objet de la vie quotidienne : l’arbre paraît rempli d’oiseaux comme un bocal, de fruits. De ces rapprochements opérés par le poète naissent des images qui jettent un éclairage nouveau sur le monde qui nous entoure.
On distingue deux procédés pour créer une image : la comparaison et la métaphore.
« Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville » (Paul Verlaine). Pour exprimer la ressemblance entre son chagrin et la pluie qui tombe, le poète a recours à un outil grammatical : le mot comme, qui établit une sorte de pont entre les deux éléments. Il fait une comparaison. Une comparaison peut être introduite par d’autres outils grammaticaux : ainsi, tel, en forme de, à l’égal de…
Très souvent, cependant, l’image n’est pas annoncée aussi clairement. C’est au lecteur de la déceler. On parle alors de métaphore ; voici celle qu’inspire à René Char le jeu des vagues sur le sable : « …l’été chantait à l’écart de nous qui étions silence, sympathie, liberté triste, mer plus encore que la mer dont la longue pelle bleue s’amusait à nos pieds. » (René Char, Fureur et Mystère)
1. Un art du langage
Les mots sont comme de la monnaie qu’on échange : la plupart du temps on ne les remarque pas. Ils sont ternes et comme usés. Mais si on entend ou si on dit à haute voix : « Le long d’un clair ruisseau buvait une colombe… » (La Fontaine) ou encore : « O l’onde qui file et glisse, vive, naïve, lisse… » (Saint-Pol Roux), on s’aperçoit que les mots, de ternes, redeviennent luisants, qu’ils ont une sonorité, une densité…
Le poète est donc une sorte d’artisan du langage qui modèle le langage, comme le sculpteur son matériau, pour lui faire dire plus qu’il ne dit habituellement dans son usage quotidien.
Pour Eugène Guillevic, les mots sont ainsi de véritables compagnons :
« Douceur,
Je dis : douceur.
Je dis : douceur des mots
Quand tu rentres le soir du travail harassant
Et que des mots t’accueillent
Qui te donnent du temps… » (Eugène Guillevic, Douceur)
2. Des images suggestives
Je peux dire : « Il y a des oiseaux dans l’arbre », ou : « L’arbre est plein d’oiseaux ». Ce sont des phrases banales. Le poète, lui, dit : « L’arbre est un bocal d’oiseaux » (Jean Cocteau). Il a trouvé un air de famille, une ressemblance entre l’arbre et un objet de la vie quotidienne : l’arbre paraît rempli d’oiseaux comme un bocal, de fruits. De ces rapprochements opérés par le poète naissent des images qui jettent un éclairage nouveau sur le monde qui nous entoure.
On distingue deux procédés pour créer une image : la comparaison et la métaphore.
« Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville » (Paul Verlaine). Pour exprimer la ressemblance entre son chagrin et la pluie qui tombe, le poète a recours à un outil grammatical : le mot comme, qui établit une sorte de pont entre les deux éléments. Il fait une comparaison. Une comparaison peut être introduite par d’autres outils grammaticaux : ainsi, tel, en forme de, à l’égal de…
Très souvent, cependant, l’image n’est pas annoncée aussi clairement. C’est au lecteur de la déceler. On parle alors de métaphore ; voici celle qu’inspire à René Char le jeu des vagues sur le sable : « …l’été chantait à l’écart de nous qui étions silence, sympathie, liberté triste, mer plus encore que la mer dont la longue pelle bleue s’amusait à nos pieds. » (René Char, Fureur et Mystère)
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